Un site pour une philosophie de l'éducation

L'instance anthropologique

(Proposition de texte, provisoire)

 

L'instance anthropologique : éducation et sciences

 

DSCN9071

 

L'instance anthropologique

 

Mais c’est de l’homme qu’il s’agit !

Et de l’homme lui-même quand donc sera-t-il question ?

Quelqu’un au monde élèvera-t-il la voix ?

 

 

La pde est une nécessité. Elle est consubstantielle au projet éducatif. Pour cette simple raison, elle ne peut se réduire à quelque particularisme académique et ne peut exister qu'en relation transdisciplinaire. Ni spécialité, ni supériorité, elle gagnerait à « avoir-lieu », c'est à dire à former repère de questionnement. Ce qui ne saurait être l'apanage de quelques clercs mais une « préoccupation partagée ». Si un lieu identifié lui serait utile, ne fût-ce que pour maintenir le message d'une nécessité, elle gagnera bien davantage à irriguer les disciplines relatives à l'éducation. Mais enfin, lesquelles ? A des titres divers et sur des niveaux distincts, toutes sont requises.

 

Le paradigme crispé

 

La philosophie de l’éducation reste décidément un questionnement. A ce seul titre, elle pourra se donner comme tâche d'interroger le rapport éducationnel à la science. Hâtivement, tout pourtant semble avoir été dit, dans un extraordinaire fatras de références et de considérations relatives Ce qui est déraisonnable. A l'inverse, elle se renseignera à ce qui est de nature à éclairer l'action éducationnelle.

 

Pour tout ce qui touche le questionnement en-actuel, soucieux de l'historicité et des « nouvelles donnes », impossible en effet de ne pas tenir compte de l'état de l'art.

 

Il est de tradition chez les pédagogistes de limiter la question de la référence scientifique à tout ce qui touche au comportemental, pourvu qu'il s'ordonne aux paramètres de l'ancienne psychopédagogie, toilettée et répartie au goût du jour. Et comme si cela ne suffisait pas, on ajoutera une once de cognitivisme. L'attachement des milieux dits « pédagogiques » aux tendances « néopositives » s'est largement exprimé à l'occasion de l'avancée des « neurosciences » sur le terrain des politiques scolaires.

 

Cette réduction, à forte densité idéologique – relevant d'une épistémè ignorante d'autres perspectives scientifiques et critiques – condamne au simplisme. On ira même jusqu'à imaginer des relations transitives entre fonctionnement du cerveau et apprentissage mécanique de la lecture...

 

Péripéties qui relèvent d'une offensive plus générale, et durable. C'est là ignorer ce qui fait l'homme dans son ensemble : héritage de l'intellectualisme, qui s'entend à séparer les ordres, et non à relier1. Il est en effet étonnant que la littérature dite « pédagogique » n'entreprend à aucun moment la conjonction entre les exigences du sujet et l' « unité des savoirs ».

 

Or, l'interdisciplinarité des « sciences de l’éducation » se limite à une partition traditionnelle des domaines d'étude. A la fois carcan et dispersion, cette géographie des disciplines tend à ignorer l'essentiel, qui est de comprendre ce qui nous constitue.

 

Délégations problématiques

 

Au changement de paradigme global répond en effet une extraordinaire fixité épistémique. Or, c'est précisément en raison scientifiquement des sauts qualitatifs que l'effort éducatif peut tenir suffisamment compte de son temps, des mutations, des métamorphoses du sujet.

 

La philosophie de l'éducation aurait donc quelque raison d'être par les interrogations qu'elle peut inlassablement activer. Mais elle n'est pas dépositaire des éclairages, ni des savoirs, correspondants. C'est pourquoi elle s'attache à renvoyer l'examen des questions qu'elle pose aux instances adéquates.

 

S'agissant des plans fondamentaux de ce qui nous constitue : langage, technique, société, valeurs - il convient en effet de renvoyer à une science suffisante : voilà ce qui établit notre manière d'être au monde, et qui devrait être une priorité absolue pour toute pensée de l’éducation.

 

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Un autre ordre de considérations touche la possession du monde : c'est là le domaine des sciences. Mais comment s'y retrouver ? Sciences dures et sciences molles, sciences de la nature et sciences de l'humain,,, etc ?

 

Malheureusement, le domaine classificatoire en vigueur est extrêmement troublé par des mélanges et approximations d'une autre époque.

 

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Pour simplifier (par simplisme commode) on distinguera les domaines :celui des sciences humaines, celui des sciences de la nature. L'homme n'est pas indifférent à son univers. Il lui importe de le connaître, d'en saisir l'importance et d'en mener l'interprétation. Pour comprendre « ce qui fait unité »

 

La Pde ne peut décider à la place des sciences humaines, encore moins s'y superposer. Bien au contraire, elle se limite à l'interrogation, à l'étonnement, et n’entreprend aucun traité : elle renvoie alors aux instances d'intelligibilité liées à l'examen scientifique.

 

L'éducation rencontre ce qui nous constitue : ce qui fait notre humanité. Ce qui est sous-jacent à nos comportements, et qui peut se développer dans des processus (« procès »). Qu'il s'agisse de langage, de société, de valeurs et de technique, la Pde requiert des éclairages et des réponses qui tiennent des sciences de l'homme, dont elle réquisitionne les concepts, qu'elle ne saurait produire elle-même.

 

A ce jour, le seul déploiement en ce sens est celui de la théorie dite « de la médiation » (Tdm), rigoureusement fondée sur l'observation et l'interprétation cliniques. Fondée par Jean Gagnepain et élaborée depuis un demi-siècle par l’École de Rennes, « l'anthropologie médiationniste » procède à une diffraction de la rationalité en quatre plans relevant de la Glossologie (le Signe), de l'Ergologie (l’outil), de la sa Sociologie (la Personne), de l’axiologie la Norme). Cette « tetralogique » revisite radicalement la carte des classifications antérieures. Inversement, la théorie interpelle la doxa philosophique elle-même, qui trouve là une nouvelle occasion comme elle l'a fait au cours des siècles, de se dépouiller des sciences devenues autonomes, comme de se dégager des dérives idéologiques.

Notation : mon attention était attirée naguère par la similitude entre la partition remarquable avancée dans le « rapport Delors  » (1999) 2 : Les quatre piliers de l’éducation : Apprendre à connaître Apprendre à faire Apprendre à vivre ensemble, apprendre à vivre avec les autres Apprendre à être -

- et la tétra-diffraction de la théorie dite « de la médiation » initiée par Jean Gagnepain, fondateur de l’École de Rennes.

 

Il n'y a là qu'analogie, surprise. Et pourtant...

 

Cette coïncidence enfin est troublante. Dans sa quasi-évidence même. D'un côté, une projection philosophico-politique d'ampleur, de l'autre, une détermination scientifique exigeante et rigoureuse. Et, l'un dans l'autre, la recherche de clarté. Ce qui simple est génial : à l'opposé des circonvolutions une nécessité d'aller à l'essentiel.

***

Si la donc Pde s'interroge sur le « sujet de l’éducation » elle ne peut désormais le faire en ignorant ce qui sous-tend son « être au monde », ce par quoi « il est agi ». Impossible dès lors de traiter de «mathématiques, de grammaire, de communication, d'institution, de transmission, d'apprentissages, d'éthique, etc. sans se renseigner aux catégories et aux résultats des sciences humaines. En ne s'abandonnant pas aveuglément au préjugé de la partition académique en usage.

 

Le procès éducationnel rencontre les processus anthropologiques à l’œuvre dans ce que nous sommes. Le procès éducationnel qui nous construit rencontre les processus anthropologiques qui nous constituent. Ce qui fait que par l'éducation nous "devenons" s'attache à ce qui humainement nous fonde. La formation se situe, au sens redoublé strict, à la croisée de ces deux niveaux.  

Autrement dit, la "concordance éducative" se définit à l'articulation de ce qui  

- anthropologiquement nous qualifie ;

et ce qui

- mésologiquement nous forme

Pour reverser ces exigences à la question pédagogique, il s'agit donc moins de quelque « idée de l'homme » que d'une reconnaissance (et re-connaissance : à frais nouveaux) de ce qui anthropologiquement le fonde.

 

Relation mésologique

 

Touchant les « sciences du milieu », qui inspirent des enseignements spécifiques, elles concernent tout autant la Pde. Si l'histoire, l'informatique, l'économie, ou encore la géographie, sont directement du ressort de la Tdm, quid de la physique, de l’astrophysique, de la chimie, des « sciences naturelles », de l' « écologie? » Le détour épistémologique pourrait bien se faire via une conscience réflexive de ce qu'est l'homme dans son environnement. De la même façon que la Tdm habilite le « fonctionnement » humain, le rétablissement d'une écologie somme toute « externe » sur une mésologie intégrée permettra le reliement de ce que nous avions cru séparé. En éducation, c'est toujours d'une holistique qu'il s'agit.

 

Impossible « éducation nouvelle »

 

Ces considérations plaident à l'évidence pour une action éducationnelle éclairée et cohérente. Ce qui supposerait de nouvelles « Lumières », aujourd'hui improbables : elles seraient à l'opposé des desseins du jour. A commencer par habiliter le sujet pour ce qu'il est, non pour ce qu'il est rapporté, ou asservi, à des causes qui lui sont étrangères. On le comprend, en philosophie de l'action éducative (Pdae), il s'agit de savoir si nous sommes capables d'accompagner le sujet pour ce qu'il est, et non pour ce que nous en rêvons ou souhaitons en faire, à notre main. Il y a dans ce simple réquisit une « exigence de conscience » que nous ne devons pas abandonner.

1 Une pensée transdisciplinaire serait ici sans doute utile comme signalement lyrique, mais ne saurait préjuger de l'action réelle. Or, tout se joue dans cette articulation réelle à l'inverse de la dissociation – discours habile vs action votive ou rêvée, savamment entretenue. Sans reversement à l'action (au minimum, et en tous cas, dialectique), nous pataugeons dans l'absurde ou le paradoxe hypocrite.

2 - L’Éducation: un trésor est caché dedans; rapport à l'UNESCO de la Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle. (1999) - Chapitre 4 : Les quatre piliers de l’éducation : Apprendre à connaître Apprendre à faire Apprendre à vivre ensemble, apprendre à vivre avec les autres Apprendre à être.

Posté par Phileduc à 11:27 - - Permalien [#]


Stances pour l'éducation nouvelle : sommaire

Stances pour l'éducation nouvelle : le manuscrit

 

L'état de la proposition est présenté actuellement sur le site phileduc.eu

http://www.phileduc.eu/

 

S'agissant d'un projet évolutif, le manuscrit sera mis à jour selon l'avancée des travaux.

L'argument détaillé : présentation, sommaire, liste des articles, glossaire, bibliographie spécifique, 

est présenté sous forme de pdf

 

 

Table

 

 

 

 

 

Argument

 

 

 

Stances

 

 

 

Coda

 

 

 

 

Annexes

 

Glossaire

 

Choix de références

 

 

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Philosophie de l'éducation : les Stances pour l’Éducation Nouvelle

 

Stances pour l’Éducation Nouvelle :

Proposition de travail

 

Voici un état des Stances pour l’Éducation Nouvelle : mise à jour quatrième trimestre 2020

 

 

La+Casa+Florio+vs

 

C'est une mise à disposition d'un ensemble d'écrits relatif à la question de l’Éducation Nouvelle (désormais ÉdNlle). Il est de notre responsabilité de vous en tenir informés.

Il s'agit de « stances », travail d'écriture, dont l'élaboration a commencé voici quelques années, et n'est jamais close. Cette tâche d'écriture, au projet ouvert donc depuis deux décennies, émane d'expérience de vie active et de recherches. Il est ancré dans la conviction de la nécessaire articulation entre travail théorique et détermination pratique.

Il est édité en type non-E (Ē)i. Ce genre de texte est versé aux débats, sous un mode removable, ouvert et non-marchand (copyleft ). Les principes en sont disponibilité, communauté, gratuité. Chaque article localise les prises de notes, et est libre à l'intervention. Il affiche la conviction que le débat relatif à ces immenses espoirs, ne peut se limiter : la préoccupation est permanente.

Le package actuel est présenté sous forme de 70 articles, dont la lecture est indépendante, ou qui peuvent être parcourus en mode hypertexte. Il est assorti d'un glossaire et d'un index de mots-clés.

Il est donc disponible non aux déploiements ou à la controverse casuistique, mais à l'élaboration commune : c'est en ce sens que les textes sont accessibles à la demande, sous condition de bonne conduite mutuelle et collaborative. Les éléments de cet assemblage seront utilisables sur demande. Une version de lecture pratique en format pdf sera assortie d'un mot de passe. La seule exigence est dialogique : elle appelle la communauté de pensée et l’auteur collectif.

Contre vents et marées, nous croyons toujours à la coexpérience d'étude : le débat fréquemment invoqué n'est exclusif qu'au terme de critères déontologiques ; il ne se limite pas en lieu, en temps, en mode. Il est nécessaire, c'est à dire effectif, partagé, orienté à l'action.

Nous espérons que cette contribution alimentera à son niveau l'indispensable examen au fond, et la nécessité d'une discussion critique nourrie et orientée à l'action.

 

*

Une PDAE (Philosophie de l'action éducative) ne peut faire l'économie d'un passage par l'examen de l'expression « ÉdNlle ». Non pas pour ce qu'elle recouvre de passé révolu, de rejets ou d'appropriations idéologiques, mais pour ce que les principes possibles peuvent laisser envisager.

 

La difficulté réside dans la définition des principes : jusqu'à quel degré de précision et de concision. A défaut, s'entretient un flou de pseudo-consensus, où se retrouveraient des tendances bien éloignées, voire inconciliables, pour les besoins d'un positionnement politique.

 

Une fois les prémisses dégagés, il convient en effet de se demander en quoi un « avenir » de l’éducation formelle peut se concrétiser en actes communs, en créations, en projets. Mais aussi de s'interroger sur les espaces, ô combien plus vastes, de l' éducation seconde (« non formelle ») : on voit mal en effet un système de construction « postlibérale » s'accommoderait d'une conception critique, pouvant sous-tendre son discours, aujourd'hui quasi totalement acquis à un projet opposé aux idéaux de libération et d’émancipation.

 

En raison des risques de civilisation, il est d'actualité d'en revenir à l'interrogation sur l'homme dans son milieu. Celle-ci touche au plus haut point la question éducative. Malgré les avancées antérieures, riche patrimoine, au fond, elle se réduit le plus couramment à l'« éducation à »  « l'environnement ». Double méprise, d'une écologie qui nous maintient à l'extérieur du milieu qui est-nous-mêmes, et d'une « éducation à » qui ne ferait pas partie des fondamentaux, et, pire, ne serait pas partie intégrante de tout projet éducationnel. Quant à l’éducation strictement scolaire, elle n'est, dans les meilleurs des cas, qu'une propédeutique à une nécessité d'adaptation. Où en sommes-nous ?

 *

L'école, s'éloignant sans cesse des idéaux, est irrémédiablement rongée par le projet post-libéral. C'est donc d'une mobilisation à frais nouveaux dont il est question : les effets de manche médiatiques et les cours magistraux des vedettes du genre sont insuffisants, voire contre-productifs lorsqu'ils ne sont pas arrimés à la vérité pratique. En cela, les groupes se réclamant de l'ÉdNlle ont un rôle important, à condition qu'ils se gardent des replis, et déclinent la tentation idéologiste, c'est à dire qu'ils s'ouvrent, bien au-delà de leurs territoires, à des recherches, des publics et des formes d'action inédites.

Alors, qu'ils ne comptent surtout pas sur les dirigeants farouchement hostiles à de telles avancées, et une « opinion » fictive, abrutie par le matraquage des pouvoirs. La posture de l'ÉdNlle, liée à son esprit, est sans doute la seule qui puisse relever de tels défis. Mais si sa protestation ne peut s'insurger contre ces limites et ces contrôles, pour franchir une nouvelle passe, elle resterait le symbole historique d'une espérance trompeuse.

 

Textes : Télécharger « Plaquette Stances septembre 2020.odt »

et http://www.phileduc.eu/stances-pour-l-education-nouvelle-proposition-a204340590

 

Posté par Phileduc à 08:51 - - Permalien [#]
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Du titre tous azimuts

L'espace Phileduc (phileduc.fr et phileduc.eu) a été créé en 2012. Il s'y adjoint en 2021 un carnet de notes (http://phileduc.unblog.fr).

 

la-caravane

Chiens aboient...

 

Comme il arrive parfois (ex. « la planète des sage », « mésologiques », « le portique ») , le titre « phileduc » a été repris de manières diverses.

Il est assez farce de constater le petit succès du titre : l'original phileduc n'a rien à voir avec l'éducation canine ni telles officines académiques lisibles sous ce label*, encore moins avec telles pages « facebook » - d'un »Site internet éducatif «  ou encore https://www.facebook.com/profile.php?id=100010091680792&sk=friends (Phileduc lab, numérique pour tous). A ce jour, aucun membre de ces groupes ne s'est impliqué dans phileduc.fr

 

En fouinant bien, on trouvera aussi : http://philatelie-educative-cpien.e-monsite.com/blog/do/author/50b60adca4ce564697bdfe26/

 

Quelle pagaille ! A suivre...

 

* https://lidilem.univ-grenoble-alpes.fr/thematiques-recherche/actions-recherche/phileduc

http://ife.ens-lyon.fr/ife/ressources-et-services/institut-carnot-de-leducation/le-reseau-1/phileduc-pr17-pae01

Posté par Phileduc à 18:48 - - Permalien [#]
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Qu'est-ce que la philosophie de l'éducation

Qu'est-ce que la philosophie de l'éducation

 

(Notations, texte(s) à venir)

 

15 janvier 2021

                                                                          Neige sur les jardins

 

La place et la fonction d'une « philosophie de l’éducation » (désormais « Pde ») dans l'espace de l’éducation instituée (formelle), semblent bien réduites : qu'il s'agisse de formation initiale des enseignants, de formation continue, d’éducation populaire, de pratiques raisonnées, tout se passe comme si cette dimension indispensable de la réflexivité s'était réfugiée dans des zones particulières, sans accrochage consubstantiel à l'action éducationnelle.

Il y a bien des ouvrages conséquents, des officines universitaires dédiées, des cours académiques, des recherches esquissées.

Cependant, l’articulation de l' « exigence de conscience » à la vérité pratique des terrains, tous genres confondus, n'est pas organiquement à l'ordre du jour. Trop préoccupé de contingences.

Tout au plus, de lointains mots d'ordre magistères, mais, le plus souvent, des considérations de l'ordre de la « démarche de pensée », ou des attachements à des questions anthropologiques sur l'enfance, les valeurs, la connaissance, à des remarques sur l'esprit critique, ou encore le départ entre instruction et pédagogie.

***

D'un côté, donc, des acceptions et des attributions diverses. D'autant plus paradoxales que le statut réel de la pde paraît réduit. De l'autre, quelque mythe évanescent.

D'une définition trop large ou multiforme, le spécialiste aura beau jeu de tirer matière interminable à discussions. C'est pourquoi il conviendrait de rechercher un consensus sur ce qui serait raisonnable de retenir.

On connaît la difficulté. Institution d'une discipline universitaire – rattachée à la philosophie (17è section)? ou aux sciences de l’éducation (70è) ? Objets du questionnement spécifiques, ou relevant des «sciences humaines ? Interrogations relatives à la pratique éducationnelle (notamment l’institution scolaire, ou encore la pédagogie)?

***

Pourtant, la pde nous engage à un débat fondamental, relatif aux nécessités, et non à un débat de circonstance, commentaire des aléas. Ce débat est nécessaire, comme examen commun de ce qui nous fait agir. La pde est en quelque sorte primordiale.

***

Le « changement de paradigme » dans lequel nous sommes impliqués a modifié considérablement notre mode de pensée ; or, cette mutation en cours - désormais "constante" - aiguillonne la nécessité de réponses éducatives à des enjeux inédits, somme toute difficiles : nous étions rompus à des exercices stables, en raison de normes éducatives fondées. La situation nécessiterait un effort d'interprétation à la hauteur des « nouvelles donnes », et obligerait à penser une « pédagogie muable », hors carcans.

C'était là un attendu principal pour l'introduction officielle de la pédagogie des médias voilà quatre décennies ; depuis, on sait le développement des nouvelles donnes : déchaînement des territoires de l'internet, expansion des espaces d'expression et de communication, distributions massives des objets hybrides...

Plus encore : la préoccupation de notre appartenance au monde. C'est qu'il s'agit de passer d'une ère où l'éducation apprivoise notre possession du monde, à une conception mésologique de notre réalité consubstantielle .

Ce qui ne peut s’appréhender qu'en termes de suivi, d' « accompagnement », de soin adapté aux circonstances : c'est à dire, en raison d'une philosophie des situations.

***

A l'opposé donc des circonvolutions d'une « pde » éclatée, disséminée, éparpillée, nous faisons le pari d'un attitude réflexive nécessaire, et, finalement, très simple. Avec, pour seule prétention, la circonspection, les préalables et l'accompagnement.

 

 

 

 

 

Posté par Phileduc à 12:15 - - Permalien [#]
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