A quoi sert la philosophie de l'éducation
A quoi sert la philosophie de l'éducation. On se le demande.
A quoi sert la philosophie de l'éducation
Le titre d'un article paru récemment dans le journal Le Monde sous la plume d'un universitaire en sciences de l'éducation1 interpelle à plus... d'un titre.
■ Car la « philosophie de l'éducation » n'existe pas en soi. A supposer qu'elle se trouve un statut autre que flou ou administratif, comme « annexe » de la sphère « Sciences de l’éducation », ou comme spécialité de la section 17 (Philosophie), elle ne saurait prétendre à aucune « utilité ».
■ Car elle n'a pas d'existence, hormis l'étiquette institutionnelle, pour le moins ambiguë. Où a-t-elle lieu dans l'ensemble des espaces éducatifs ? Quelles sont les laboratoires d'idées correspondants ?
■ Car elle n'est pas une discipline, mais une posture. C'est une démarche. Ainsi, elle irradie l'effort éducatif, et accompagne la pratique éducationnelle.
■ Car elle ne « sert » à rien. Existerait-elle, elle ne « servirait » à rien.
■ Car elle ,ne peut se substituer ni aux définitions possibles à partir des approches anthropologiques, ni aux interrogations pratiques de la pédagogie.
■ Car elle ne peut se réduire à un commentaire des aléas de la chose scolaire.
■ Car elle n'est pas en soi une herméneutique de l'histoire en train de se faire.
Bien entendu, la préoccupation réflexive exige un travail de délégation des questions clés aux instances pertinentes. Il faut en cela une définition et un consensus sur ce que « pde » veut dire. Nous en sommes très loin.
Autrement dit, avant de se demander quelle pourrait être la fonction (et non l'utilité) d'une « philosophie de l'éducation » ordonnée à la pratique éducationnelle, encore faut-il se demander au préalable de quoi il retourne. A défaut, nous agissons sans boussole.
1https://www.lemonde.fr/education/article/2019/02/11/a-quoi-sert-la-philosophie-de-l-education_5422156_1473685.html
Stances pour l'éducation nouvelle
Philosophie de l'action éducative : pour l'éducation nouvelle
Projet présenté par Jean Agnès
Les « stances pour l'éducation nouvelle» constituent un projet dont l'élaboration a commencé voici quelques années, et n'est jamais close.
Cette tâche d'écriture, au projet ouvert depuis deux décennies, émane d'expérience de vie active et de recherches. Il est ancré dans la conviction de la nécessaire articulation entre travail théorique et détermination pratique.
Il est présenté en type non-E (Ē). Ce genre de texte est versé aux débats, sous un mode removable, ouvert et non-marchand (copyleft ). Les principes en sont disponibilité, communauté, gratuité. Chaque article localise les prises de notes, et est libre à l'intervention. Il affiche la conviction que le débat relatif à ces immenses espoirs, ne peut se limiter : la préoccupation est permanente.
Le package actuel est présenté sous forme de 70 articles, dont la lecture est indépendante, ou qui peuvent être parcourus en mode hypertexte. Il est assorti d'un glossaire et d'un index de mots-clés.
Il est donc disponible non à la controverse casuistique, mais à l'élaboration commune : c'est en ce sens que les textes sont accessibles à la demande, sous condition de bonne conduite mutuelle et collaborative. Les éléments de cet assemblage seront utilisables sur demande. Une version de lecture pratique en format pdf sera assortie d'un mot de passe. La seule exigence est dialogique : elle appelle la communauté de pensée et l’auteur collectif.
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Contre vents et marées, nous croyons toujours à la coexpérience d'étude : le débat fréquemment invoqué n'est exclusif qu'au terme de critères déontologiques ; il ne se limite pas en lieu, en temps, en mode. Il est nécessaire, c'est à dire effectif, partagé, orienté à l'action.
Nous espérons que cette contribution alimentera à son niveau l'indispensable examen au fond, et la nécessité d'une discussion critique nourrie et orientée à l'action.
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En raison des risques de civilisation, il est d'actualité d'en revenir à l'interrogation sur l'homme dans son milieu. Celle-ci touche au plus haut point la question éducative. Malgré les avancées antérieures, riche patrimoine, au fond, elle se réduit le plus couramment à l'« éducation à » « l'environnement ». Double méprise, d'une écologie qui nous maintient à l'extérieur du milieu qui est-nous-mêmes, et d'une « éducation à » qui ne ferait pas partie des fondamentaux, et, pire, ne serait pas partie intégrante de tout projet éducationnel. Quant à l’éducation strictement scolaire, elle n'est, dans les meilleurs des cas, qu'une propédeutique à une nécessité d'adaptation. Où en sommes-nous ?
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L'école, s'éloignant sans cesse des idéaux, est irrémédiablement rongée par le projet post-libéral. C'est donc d'une mobilisation à frais nouveaux dont il est question : les effets de manche médiatiques et les cours magistraux des vedettes du genre sont insuffisants, lorsqu'ils ne sont pas arrimés à la vérité pratique. En cela, les groupes se réclamant de l'ÉdNlle ont un rôle important, à condition qu'ils se gardent des replis, et déclinent la tentation idéologique, c'est à dire qu'ils s'ouvrent, bien au-delà de leurs territoires, à des recherches, des publics et des formes d'action inédites.
Alors, qu'ils ne comptent surtout pas sur les dirigeants farouchement hostiles à de telles avancées, et une « opinion » fictive, abrutie par le matraquage des pouvoirs. La posture de l'ÉdNlle, liée à son esprit, est sans doute la seule qui puisse relever de tels défis. Mais si sa protestation ne peut s'insurger contre ces limites et ces contrôles, pour franchir une nouvelle passe, elle resterait le symbole historique d'une espérance trompeuse.
Octobre 2019
Google Boggle (le retour)

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